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Hatchepsout Pharaon

La nouvelle naissance du roi Hatchepsout

Un pharaon n’est ni un opportuniste ni un banal personnage politique ; ce ne sont pas les hommes qui le choisissent, mais les dieux qui le façonnent et ce, selon l’expression égyptienne, « dès l’œuf ». Dans l’être d’un roi d’Égypte se superposent un individu humain, périssable, sur lequel les textes sont muets, et une personne symbolique, immortelle, dont on nous parle d’abondance.

C’est pourquoi Hatchepsout, devenant Pharaon en l’an 7 du règne de Thoutmosis III, voit proclamée sa nouvelle naissance en tant que monarque, naissance relatée dans le cadre du temple ; le récit est donc destiné aux divinités, et non aux hommes, afin qu’elles reconnaissent le nouveau pharaon digne de régner.

Pour décrire cet épisode, si déroutant à nos yeux, les érudits inventèrent l’expression « théogamie », c’est-à-dire le mariage avec un dieu. Voici ce qui nous est révélé par les bas-reliefs du temple de Deir el-Bahari, le grand œuvre d’Hatchepsout.

Ahmosé, la grande épouse royale de Thoutmosis Ier, se trouve dans son palais ; lorsque le dieu Thot la voit, il se réjouit. Le maître des sciences sacrées se rend auprès d’Amon et lui annonce qu’il vient de découvrir celle qu’il cherchait. Amon, le dieu caché, est également Râ, la lumière révélée ; sous son nom d’Amon-Râ, il synthétise la puissance divine exprimant à la fois le secret de la vie et sa manifestation la plus éclatante. Après avoir consulté son conseil formé de douze divinités, Amon-Râ décide de faire naître un nouveau pharaon. Le dieu prend l’apparence physique de Thoutmosis Ier et entre dans la chambre où se repose la reine. Elle se réveille, à cause du parfum merveilleux que son royal et divin mari répand autour de lui. Les senteurs du pays du Pount, lointaine contrée où poussent les arbres à encens, se diffusent dans le palais.

Embrasé d’amour par la vision de la reine, Amon-Râ va vers elle, lui offre son cœur et son désir ; elle est heureuse de contempler sa beauté, l’amour divin parcourt tous ses membres et se répand dans son corps. Le dieu et la reine s’unissent.

Amon-Râ déclare : Celle qui est unie à Amon, Hatchepsout, sera le nom de la fille que j’ai placée en ton corps… C’est elle qui exercera la fonction de Pharaon, rayonnante et bienfaisante, dans le pays entier. Le dieu offre à sa fille les qualités nécessaires pour gouverner, la puissance créatrice, la capacité de voir juste, celle de conduire son peuple vers la plénitude.

Vient le moment de la naissance. Le dieu-roi est présent aux côtés de la grande épouse royale ; il lui présente la clé de vie et ordonne au potier divin, le dieu Khnoum à tête de bélier, de modeler sur son tour Hatchepsout « ensemble avec son ka », autrement dit d’unir dans le même être l’immortel et le mortel, l’énergie indestructible et l’individualité chargée de l’incarner. Le potier utilise la chair d’Amon-Râ, matériau abstrait et lumineux, pour façonner deux enfants, le roi humain et son ka ; au nouvel être sont accordées toute vie, toute puissance, toute stabilité et toute joie. Hatchepsout répandra la prospérité autour d’elle, régnera sur l’Égypte comme sur les pays étrangers, ne manquera d’aucune offrande, bénéficiera d’une pensée juste, sera élevée au-dessus de toutes les divinités et apparaîtra en tant qu’Horus sur le trône de lumière.

Assisté des divinités, des forces universelles et des génies protecteurs de la naissance, Khnoum mène son œuvre à bon terme. Aussi Thot peut-il annoncer à la reine qu’Amon-Râ est heureux et que le moment de l’accouchement est arrivé. Assisté d’Heket, déesse à tête de grenouille qui se porte garante des mutations et des transformations, Khnoum conduit la reine vers une salle spéciale où a été installé un grand lit.

Toutes les dispositions magiques ont été prises pour que la venue au monde d’Hatchepsout se déroule sans incident. Meskhenet, incarnant à la fois le « siège de naissance » et la destinée de l’enfant, prononce une incantation qui écarte du nouveau-né peines et malheurs.

Lorsque Amon-Râ voit sa fille, il s’avance vers elle, le cœur heureux ; c’est la déesse Hathor qui lui présente Hatchepsout, née de la lumière divine. Il la serre dans ses bras et l’embrasse. C’est la vache céleste qui allaite le nourrisson ; elle lui transmet l’énergie qui préservera une jeunesse inaltérable. Les divinités présentent des vœux de bonheur, telles de bonnes fées comblant la future reine des qualités nécessaires.

Qui d’autre qu’Hathor pourrait être la nourrice d’Hatchepsout ? Son odeur est plus suave que celle des autres divinités, elle sera une mère céleste qui fera renaître chaque jour la reine Pharaon comme un nouveau soleil. Cette dernière est purifiée par Amon et par Râ, d’innombrables fêtes de régénération lui sont promises.

Amon présente sa fille aux divinités de Haute et de Basse-Égypte, qui admirent sa beauté ; « aimez-la, leur dit-il, ayez confiance en elle ». N’est-elle pas le symbole vivant d’Amon, sa représentante sur terre, n’est-elle pas née de la chair même de Dieu ?

Le couronnement du pharaon Hatchepsout

Selon les bas-reliefs du temple de Deir el-Bahari, la naissance de la reine Pharaon fut immédiatement suivie de son couronnement. L’oracle d’Amon, formulé en l’an 2 du règne de Thoutmosis III, devint réalité en l’an 7.

Le rituel eut probablement lieu dans la plus ancienne ville sainte du pays, Héliopolis, où Hatchepsout fut reconnue comme pharaon légitime par Atoum, le créateur, qui englobe en sa personne toutes les formes de l’être. Amon cautionna ce couronnement, célébré magiquement dans tous les temples afin qu’aucune force divine ne manquât à Hatchepsout. Horus et Seth remirent la couronne au nouveau roi de Haute et de Basse-Égypte, Thot et Séchat enregistrèrent son nom dans les Annales et sur l’arbre de vie.

Munie d’une rame et d’un gouvernail, Hatchepsout accomplit la course rituelle qui marquait sa prise de possession de la totalité du territoire égyptien et, au-delà, de l’espace que délimite le circuit du soleil. Elle reçut ensuite « les symboles de la lumière divine », à savoir ses sceptres, ses couronnes et ses vêtements de fonction.

Puis Hatchepsout entama un véritable « tour d’Égypte », la conduisant dans chaque grande cité, afin d’y être reconnue par la divinité propre à chaque lieu, de communier avec elle, et de devenir ainsi le trait d’union entre les multiples expressions du sacré.

Restait à comparaître devant la cour, qui, selon la coutume, approuva par acclamation la montée sur le « trône des vivants » d’un pharaon-femme.

Les noms d’Hatchepsout

On n’insistera jamais assez sur les noms donnés à un pharaon au début de son règne ; ils définissent à la fois son être et sa manière particulière d’envisager sa fonction.

Depuis la cinquième dynastie, Pharaon, nous l’avons vu, porte cinq noms.

En tant qu’Horus féminin, Hatchepsout est « celle qui est riche de puissance créatrice (ouseret kaou) » ; en tant que roi protégé par « les deux maîtresses » (le vautour et le cobra), « la verdoyante d’années (ouadjet renpout) » ; en tant qu’Horus d’or, « celle dont les apparitions sont divines (neteret khâou) » ; en tant que roi de Haute et de Basse-Égypte, « la Règle est la puissance de la lumière divine (Maât-ka-Râ) » ; en tant que Fille de la lumière divine (Râ), « Celle qui s’unit à Amon (khenemet Imen), la première des vénérables (hatchepsesout) ».

Ce dernier nom, Hatchepsout, est le plus connu ; on le traduit aussi par « la plus noble des dames ». Le mot chepeset, « vénérable, noble », sert à former le nom d’une déesse qui incarne le destin, conçu comme un bon génie féminin, protecteur, qui repousse le mal.

La paix règne en Égypte

Certains analystes évoquent le début du règne d’Hatchepsout comme une sorte de révolution provoquée par l’« usurpatrice » et imaginent de sombres complots ayant abouti à l’éviction de Thoutmosis III. La documentation prouve que ces affabulations, romantiques à souhait, sont dépourvues de tout fondement.

Ni révolution, ni purge, ni guerre civile, ni usurpation… Seulement une femme reconnue comme Pharaon et capable, selon le vœu d’Amon, d’« exercer la bienfaisante fonction royale dans le pays entier ». Thoutmosis III demeure associé à certains rites et à certains actes officiels ; à l’ombre d’Hatchepsout, il apprend son métier de roi.

 

Les égyptiennes
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